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La mortalité des abeilles pourrait atteindre 40 % d’ici au printemps

Le taux de mortalité des abeilles pourrait passer de 12 % à près de 40 % d'ici à quelques mois, selon le Réseau Biodiversité pour les Abeilles.

Ce printemps 2025, les prévisions sont préoccupantes pour les abeilles, dont le taux de mortalité pourrait tripler. En cause notamment, une alimentation insuffisante et un parasitisme accru.

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L’avenir des abeilles est incertain. « Le taux de mortalité des abeilles dépasse déjà 12 % et pourrait atteindre localement 40 % d’ici au printemps. En cause : un cocktail dévastateur associant carences alimentaires, parasitisme accru et virus », alerte le Réseau Biodiversité pour les Abeilles dans un communiqué de presse diffusé le 14 mars 2025.

Pression alimentaire et parasitaire

La première cause de mortalité de nos pollinisateurs essentiels serait l’accès à la nourriture. « La météo capricieuse de 2024 n’a pas seulement porté un coup de massue à la production de miel, elle a également réduit les réserves de pollen et de nectar indispensables aux colonies. Or, une alimentation insuffisante et déséquilibrée fragilise les abeilles, les rendant plus vulnérables aux maladies et aux parasites », précise le réseau. Par ailleurs, dans la matière, tous les pollens ne se valent pas. Le manque d’ensoleillement a affecté les prairies, les haies et les lisières forestières, diminuant l’offre florale et plongeant les abeilles dans « une situation de disette ».

« La malbouffe des abeilles est accentuée par la persistance d’un autre phénomène devenu un fléau pour l’apiculture : il y a trop d’abeilles ! » déclare l’organisme. Le trop-plein de colonies, concentré dans un même espace, induit une forte concurrence alimentaire entre les abeilles. Dans la Région Grand Est, le nombre de ruches et d’apiculteurs a doublé en cinq ans d’après le réseau.

« Les abeilles doivent donc lutter sur plusieurs fronts : carences alimentaires, infections parasitaires — Varroa, Nosema ceranœ — et virus. Or, pour y résister, elles ont besoin de nutriments spécifiques, comme les polyphénols, micronutriments bio actifs que l’on retrouve dans certains pollens », déplore le réseau.

Le seul espoir des apiculteurs résiderait dans le prolongement de l’hiver. Un tel scénario retarderait le développement des colonies et limiterait ainsi la pression parasitaire. « Mais pour assurer l’avenir, une seule solution s’impose : renforcer la biodiversité fonctionnelle. Les abeilles ont besoin de fleurs, qu’elles viennent des cultures agricoles (colza, tournesol, luzerne), des jachères apicoles, des haies ou des espaces naturels. Sans elles, nos abeilles sont condamnées », résume Philippe Lecompte, apiculteur bio et président du Réseau Biodiversité pour les Abeilles.

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